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Panorama de l’offre hospitalière selon les votes à l’élection présidentielle française de 2017

 
Une nouvelle production ! 
Cette étude originale mettra en regard les résultats des départements en termes de choix de candidats du premier tour de la présidentielle française et quelques grands indicateurs d'offre de soins hospitaliers.
 
 
Un diaporama pdf détaillé est librement téléchargeable ici [+]
 
 
Ce document a été réalisé à titre gracieux, dans une optique de partage, de valorisation et d’échanges, autour de la thématique de l’offre et des activités hospitalières et afin d’illustrer une partie de nos savoir-faire. Il n’a pas été réalisé à la demande d’un tiers. L’objectif contributif est de faire connaître les méthodes de travail et les points forts de Pilar en matière de méthodes, d’analyses contextuelles et de stratégie hospitalière.

 

Pourquoi une telle étude ?

Les élections présidentielles françaises 2017 ont été singulières à plus d’un titre : expression d’une demande de changement forte qui a conduit au choix d’un candidat presque sans parti et inconnu il y a encore peu du grand public, affaires, confirmation du vote extrême etc…
 
Sur ce dernier point, analystes et journalistes ont souvent remonté deux idées : le choix de l’extrême-droite ou des partis les plus à gauche serait l’expression qui de la colère, qui de sensibles difficultés économiques, qui d’un sentiment de déclassement.
 
Fins connaisseurs du monde hospitalier, nous avons mené un cheminement de réflexion résumé ainsi : si les Français choisissent un parti extrême pour les motifs évoqués ci-dessus, l’offre de soins – qui ne fait pas partie des fonctions régaliennes mais qui est une expression de la mission de service public, donc en partie de l’Etat – contribue-t-elle à exacerber ces avis ou, au contraire, représente-t-elle un « amortisseur » démocratique ?
 
Car nous rajoutons volontiers à la colère et autres, la qualité du lien – social, familial, économique – comme possible marqueur politique.
 
Or, qui mieux que les professionnels de santé et les établissements de soins peuvent voir, et aider à améliorer, la ténacité ou la fragilité de ces liens, indispensables à une démocratie à la fois forte, respectueuse et apaisée ?

 

Nos principes et notre méthode

Pour tenter d’approcher ces résultats, nous avons mis en place la méthode suivante :
 
Recueil des votes du 1er tour, abstention comprise, sur la seule France métropolitaine
 
Pourquoi un tel choix ?
Le premier tour nous a paru le plus correspondre « au choix du cœur » des inscrits: la multiplicité des candidats de tous profils, le fait de savoir qu’il y a un second tour où le choix peut être « plus raisonné », le fait de considérer l’abstention comme un mode d’expression comme un autre (ne pas s’exprimer, c’est déjà dire quelque chose) nous ont conduit à ce principe.
Pour des questions d’exhaustivité, de qualité et de comparabilité, nous avons restreint notre champ d’analyse à la seule France métropolitaine.
 
Notre source de données :
Plateforme ouverte des données publiques françaises, ce site fournit des séries de données notamment issues des Ministères, en l’occurrence celui du Ministère de l’Intérieur.
Aux vues de notre périmètre (France métropolitaine uniquement), nos données sont inférieures aux résultats publiés par décret, puisque ces derniers incluent de plus les votes des départements et territoires d’outre-mer, ainsi que ceux des Français résidant à l’étranger.
 
 
Choix du département comme niveau d’analyse
 
Pourquoi un tel choix ?
Il est consécutif à la mise à disposition des données hospitalières qui, pour schématiser, sont disponibles soit au niveau de chaque établissement (entité juridique), soit au niveau départemental, régional, puis national.
Une analyse par commune nous a par ailleurs possible, mais à mener, au besoin, ultérieurement, après avoir débroussailler ce premier niveau.
 
 
Choix de présenter les résultats selon le candidat arrivé en premier dans le département
 
Pourquoi un tel choix
Nous avons raisonné en nombre de voix, dans l’absolu, par candidat (l’abstention étant un candidat comme un autre, comme nous l’avons expliqué précédemment), et non pas en pourcentage. Nous avons choisi d’établir nos analyses en fonction du candidat arrivé en premier dans le département, car cela constitue une forme de « majorité », et de sentiment global, par rapport aux objectifs que nous nous sommes précédemment fixés.
 
 
Recueil de données sociales et/ou hospitalières, au niveau départemental, et des établissements publics et privés
 
Pourquoi un tel choix ?
Les bases de données hospitalières françaises sont nombreuses, de qualité, institutionnelles et validées. Elles évoluent par ailleurs, notamment du fait de la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), ce qui permet de faire des consolidations et des regroupements.
Bien que cela donne lieu à de nombreuses discussions, nous n’avons pas distingué les établissements publics et privés, car ils forment tous, selon nous, une réponse aux besoins de santé, avec des règles tarifaires et de financement partageables.
Le périmètre de nos données (nous aurions pu multiplier les indicateurs) a été restreint à 2 grands types : des informations démographiques (population, accouchements, pauvreté…) et d’offre de soins (nombre d’établissements, de professionnels, urgences, recettes et résultat comptables des seuls établissements publics (les résultats des privés n’étant pas directement disponibles).
 
Nos sources de données :
SAE : Statisque Annuelle des Etablissements     https://www.sae-diffusion.sante.gouv.fr

 

 

Les principaux résultats

Pour le 1er tour de l’élection présidentielle française, qui a eu lieu le 23 avril 2017, 44,4 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales en France métropolitaine. 8,9 millions se sont abstenus, soit 20% des inscrits, ce qui en fait le « premier des choix » des Français.
 
4 candidats ont ensuite regroupés près des 2 tiers des inscrits : Emmanuel Macron (19%), Marine Le Pen (17 %), François Fillon (16 %), Jean-Luc Mélenchon (15%).
 
Les départements qui se sont majoritairement exprimés par l’abstention sont les plus nombreux :
39 sur 96. Ils se situent dans une médiane Est du territoire.
En termes démographiques, ces départements concentrent 43% de la population française métropolitaine. Le nombre d’accouchement y est légèrement plus important que la moyenne nationale. La part des personnes âgées vivant en institution est sensiblement plus forte, mais le taux de pauvreté est identique de la moyenne française.
Si les indicateurs d’offre sont eux-aussi proches des moyennes nationales, deux indicateurs divergent : ainsi, les recettes hospitalières (des seuls établissements publics) par habitant sont inférieures (1 066 €, soit - 3%) et les établissements publics de ces territoires ont enregistré en 2015 des résultats comptables globalement déficitaires, à un taux visiblement supérieur à la moyenne puisque ces chiffres concentrent 58 % du total métropolitain.
 
 
Les départements qui ont « placé » Emmanuel Macron au premier rang représentent un gros quart métropolitain (28 sur 96). Ils se situent majoritairement sur une large zone atlantique et en région parisienne.
Les indicateurs démographiques et d’offre de soins sont quasiment tous meilleurs que la moyenne nationale : la démographie semble dynamique, le taux de pauvreté est sensiblement inférieur, le nombre d’établissements et de professionnels offre un encadrement plus intense pour les habitants, et les recettes des établissements publics par habitant y sont plus fortes (1 242 € par personne, soit + 13 % par rapport à la moyenne nationale). La santé financière des établissements publics semble par ailleurs meilleure, puisqu’ils ont enregistré, sur ces nombreux territoires, moins de 30 millions d’euros de déficit consolidé en 2015, soit 7 % du total national.
 
 
 
Les départements qui ont « placé  » Marine Le Pen au premier rang représentent le quart métropolitain (24 sur 96). Ils sont situés sur deux zones distinctes : une première diagonale au Nord, de Calais à Nancy, une seconde au Sud, d’Agen à Nice.
Situation quasi inverse à la précédente, la majorité des indicateurs se révèle dégradée par rapport aux moyennes nationales. On retiendra particulièrement une offre de soins en EHPAD inférieure de 15%, un taux de pauvreté supérieur de 15%, de  moindres recettes publiques hospitalières par habitant (935 €, soit – 15 %) et une situation comptable des établissements publics plus déficitaire (- 134 millions d’euros en 2015, soit 33 % du total métropolitain).
 
 
 
 
Nous vous invitons à lire et télécharger notre diaporama complet qui, outre ces commentaires, expose l'ensemble des indicateurs avec une vingtaine de diapositives complémentaires. [+]
 
 
Posté le 31 mai 2017 par Nathalie L'Hostis
 
 
Pilar est spécialisée dans la formation, le conseil et le recrutement en contrôle de gestion et aide au pilotage hospitalier. Nos programmes sont spécialement conçus pour vous accompagner sur ces sujets.
 
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