Pilar vous souhaite une bonne année 2025
Depuis des millénaires, les tissus, draps et étoffes sont à l’origine d’une intense production technique et culturelle. Symboles même des échanges et des mondes qui se rencontrent - ceux qui fabriquent, ceux qui acheminent, ceux qui valorisent, ceux qui parent - ils sont un moteur puissant et ancestral du commerce, par-delà les croyances et les frontières.
Penser au tissu, c’est imaginer la chaleur floconnée et accablante d’un champ de coton terriblement gourmand en eau du Gujarat ou de Géorgie, entendre le vacarme des métiers à tisser de l’Angleterre industrielle, se rappeler de contes où le temps s’arrête par une quenouille ensorcelant la Belle au bois dormant, imaginer le confort des tapis lumineux d’une Perse au summum du raffinement, applaudir le cœur battant face au rideau grandiose du Metropolitan Opera de New York.
Dans cette profusion de matières et de manières, le velours tient une place à part. Laissons un instant l’imagination et les prouesses technologiques qui le créent : élégant, popularisé, chatoyant, son nom évoque à la fois la douceur au toucher et le prestige.
Puissent la beauté et la sensibilité éclairer et accompagner cette nouvelle année.
Ses spécificités ont abouti à de nombreuses expressions : de la main dans le gant à la voix ou au regard, faire appel au velours évoque l’absence de rugosité ou d’obstacles, la fluidité, un confort empreint de finesse et de sophistication.
Que ces caractères puissent nous inspirer pour les mois à venir.
Enfin, au-delà des inspirations, le velours transcende les époques et évoque certains mouvements historiques, à l’instar de cette rupture pacifique et non violente du XXème siècle : la révolution de Velours. Elle s’est déroulée de novembre à décembre 1989 en Tchécoslovaquie et a abouti à un régime démocratique, pluraliste et parlementaire, qui choisit un dramaturge et essayiste à sa tête : Václav Havel
Voici ce qu’il dit le 1er janvier 1990, lors de son discours du Nouvel An émis du Château de Prague :
‘Apprenons que la politique ne doit pas seulement être l’art des possibles […]. Elle peut être aussi l’art de l’impossible, c’est-à-dire l’art de rendre le monde et nous-mêmes meilleurs.’
A l’heure où les clivages se renforcent, où les droits et les idées sont menacés, où les croyances forcent la politique, que l’espoir et cet exemple nous portent dans les mois à venir.
Nous vous souhaitons une très bonne année 2025.

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